Les algues bleu-vert présentes dans nos cours d'eau sont des organismes microscopiques qui portent le nom scientifique de cyanobactéries. Elles sont semblables aux bactéries, mais partagent certaines des caractéristiques des algues. Lorsque les conditions sont favorables, elles peuvent se multiplier et former des fleurs d'eau. Les fleurs d'eau produisent des toxines qui peuvent être nocives pour la santé humaine et animale.

Prolifération d’algues bleu-vert

Sous certaines conditions, les algues bleu-vert prolifèrent rapidement et forment ce que l'on appelle une fleur d’eau. Voilà un nom bien poétique pour un phénomène plutôt malencontreux! Ne ressemblant en rien à une fleur, elles ont plutôt l’aspect d’une éclaboussure de peinture, d’un potage au brocoli ou d’un mélange de fines particules ou de filaments très courts. Visibles à l’oeil nu, elles sont souvent de couleur verte ou bleu-vert, mais tirent parfois sur le rouge. Près des rives, les fleurs d’eau s’accumulent sous forme d’écume et peuvent dégager une odeur désagréable. Outre leur aspect rébarbatif, les fleurs d’eau ont la caractéristique de produire des toxines. L’usage qu’on pourra faire d’un plan d’eau dépendra de l’importance de la contamination par ces toxines.

Les causes

Une prolifération d’algues bleu-vert peut être déclenchée par divers facteurs, comme la température élevée de l’eau, le faible courant ou la stagnation de l’eau. Toutefois, le principal coupable est le phosphore.

Au départ, il faut savoir que le phosphore est un élément essentiel à la vie. Il fait partie des éléments de base de notre alimentation comme de celle des animaux, des plantes, des algues et même des bactéries. Nous l’utilisons pour fertiliser nos pelouses et enrichir nos jardins. Il est employé en agriculture pour stimuler la croissance des cultures.

Le phosphore est naturellement peu abondant dans les eaux de surface. Les activités humaines contribuent toutefois à augmenter sa présence dans les milieux aquatiques. Les surplus de phosphore se retrouvent dans les eaux usées domestiques ou encore, dans les eaux de ruissellement et de drainage qui s’écoulent des zones déboisées, des champs et des terrains riverains enrichis par les engrais, le compost, les fumiers et les lisiers. Finalement, le phosphore aboutit dans les cours d’eau et les lacs. Lorsqu’il s’y trouve en trop grande quantité, il stimule une croissance excessive d’organismes qui sont originaires de ces plans d'eau. Ceci comprend de nombreuses plantes aquatiques, et malheureusement en particulier, les algues bleu-vert.

Que pouvez-vous faire pour réduire ce risque?

Reconnaissez-les, signalez-les, prévenez-les!

Apprenez à les reconnaître

Les fleurs d’eau peuvent être difficiles à distinguer d’autres phénomènes aquatiques. C’est pourquoi le Ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a produit un guide d’identification et de prévention, disponible au bureau du Ministère situé dans votre région ou encore, à ce lien.

Si vous le repérez

Soyez prudent, car certaines variétés de cette algue peuvent produire des toxines nocives pour les humains et les animaux.

Si vous soupçonnez une prolifération d'algues bleu-vert :

- Présumez que des toxines sont présentes

- Évitez d'utiliser, de boire, de vous baigner ou de nager dans l'eau (appelez votre bureau de santé local pour des avis de baignade)

- Limitez l'accès des animaux domestiques et des animaux d'élevage à l'eau.

- Communiquez avec votre bureau de santé local pour obtenir des renseignements sur les risques pour la santé associés aux proliférations d'algues bleu-vert.

Signalez les proliférations algues bleu-vert aux autorités

Vous pensez avoir vu une prolifération d’algues bleu-vert? Signalez-la! Communiquez, à cette fin, avec le bureau en Outaouais du MDDELCC.

La fleur d’eau que vous avez vue ce matin est déjà disparue? Signalez-la tout de même : elle peut se déplacer sous l’eau et réapparaître plus tard dans la journée ou le lendemain.

Pour rendre votre intervention encore plus efficace, vous pouvez photographier la fleur d’eau et remplir ce formulaire et le transmettre par télécopieur ou courriel au MDDELCC. Vous pouvez également appeler le ministère et demander à parler à la personne responsable des cyanobactéries.

MDDELCC
170, rue l’Hôtel-de-Ville, bureau 7.340
Gatineau (Québec) J8X 4C2
Téléphone : 819 772-3434
Télécopieur : 819 772-3952
Courriel : outaouais@mddelcc.gouv.qc.ca

Pour plus d'information sur le plan d'intervention du gouvernement du Québec sur les algues bleu-vert, veuillez visiter ce lien.

Prévention

Contrer le phénomène de la prolifération des algues bleu-vert n’est pas facile. La meilleure façon est d’agir directement à la source du problème. On doit avant tout éviter d’envoyer trop de phosphore dans les plans d’eau. Il existe pour cela des moyens simples, à la portée de tous.

Prenez ces mesures simples pour empêcher la croissance des algues bleu-vert :

- Utiliser des détergents, des produits d'hygiène personnelle et des produits d'entretien ménager sans phosphate

- Évitez d'utiliser des engrais, du compost ou du fumier sur les pelouses, en particulier les engrais contenant du phosphore

- Maintenez un littoral naturel sur les propriétés lacustres et riveraines; rétablissez la végétation riveraine ou évitez de la défricher, car la végétation riveraine retient les sols potentiellement riches en phosphore et utilise cet élément fertilisant pour la croissance.

- Réduisez le ruissellement agricole en plantant ou en entretenant la végétation le long des cours d'eau et en minimisant l'utilisation d'engrais

- Vérifiez votre fosse septique pour vous assurer qu'elle ne fuit pas dans la source d'eau.

Empêcher les surcharges de phosphore dans le plan d’eau et en amont dans le bassin versant : voilà la meilleure arme contre la prolifération des algues bleu-vert. Cette action préventive exige un effort collectif, tant de la part des citoyens que des acteurs économiques et des autorités municipales et gouvernementales.

Qui fait quoi?
Le MDDELCC confirme la présence de fleurs d’eau dans les lacs et les cours d’eau concernés, prélève les échantillons et les analyses. Il en informe les directions de la santé publique qui, s’il y a lieu, émettent des avis de santé. Ces avis permettent de communiquer rapidement des recommandations spécifiques aux plans d’eau touchés sur les limites d’utilisation de l’eau.

Le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), quant à lui, rend disponible sur son site Internet des recommandations générales pour l’utilisation de l’eau potable, pour la baignade et les autres activités aquatiques et nautiques sur ce lien.